Lors de notre dernier vidéo, nous avons proposé quelques moyens pour améliorer votre organisation du travail afin d’atteindre les objectifs que vous vous fixez en équipe. Pour faire suite à notre série sur les saines pratiques de gestion, nous abordons le sujet de la reconnaissance en milieu de travail.
La reconnaissance au travail se définit par l’appréciation de la personne comme un être qui mérite le respect et qui possède des besoins, ainsi qu’une expertise unique [1]. La reconnaissance est un besoin psychologique reconnu d’estime de soi. Loin de nous l’objectif de vous faire un discours théorique sur la chose, mais sachez que selon Gostick et Elton (2007), 79 % des employés ayant quitté leur emploi mentionnent le manque de reconnaissance comme étant une des principales raisons expliquant leur départ. Il importe donc de savoir que l’individu a besoin de reconnaissance et d’appréciation de la part des autres et que si vous reconnaissez vos employés à leur juste valeur, vous verrez un impact positif sur leur mobilisation, leur engagement face à votre entreprise, leur niveau de motivation à l’égard de leur travail et même leur santé. Vous vous dites sans doute que cela a beaucoup de sens, pourtant, encore plusieurs dirigeants et gestionnaires ne savent pas vraiment comment s’y prendre pour reconnaître le bon travail de leurs employés ou encore mettent en place des programmes de reconnaissance qui n’apportent pas toujours les résultats escomptés.
Aujourd’hui, nous vous proposons quelques approches simples à moindre coût pour reconnaître vos employés.
- Souligner leurs qualités
Vos employés cachent plusieurs ressources qui n’attendent qu’à être mises en valeur pour le bénéfice des activités de l’entreprise. N’hésitez pas à souligner les qualités ainsi que les forces de l’employé, car « […] les plus grandes ressources d’un individu se trouvent dans ce qu’il fait de mieux et non dans ce qu’il fait de mal ». [2] La gratitude, qui consiste à apprécier les gens et les choses qui nous entourent [3], est très à la mode en ce moment donc pourquoi ne pas l’intégrer à l’entreprise et créer des moments de reconnaissance ? N’ayez pas peur, si vos salaires sont justes, on ne vous demandera pas d’augmentation de salaire parce que vous soulignez leur force. Ils auront au contraire envie de continuer à participer au succès de l’entreprise pour contribuer à son essor. Vous pouvez le faire de façon individuelle lors des rencontres de dialogue dont nous allons traiter au point suivant ou en groupe lorsque sont soulignés les succès ou échecs, tel que présenté au point 3.
Toutefois, pour pouvoir identifier les qualités et les forces de vos employés, il importe de connaître ces derniers et c’est pour cela que nous recommandons de les rencontrer régulièrement et d’établir un dialogue continu. Le prochain point traitera donc de la rétroaction continue.
- Assurer une rétroaction continue
Comme mentionné précédemment, il importe de reconnaître les qualités de vos employés et, pour ce faire, il faut les connaître. Comment y parvenir ? Prenez le temps d’échanger avec vos employés. Vous le faites peut-être déjà lors de la fameuse rencontre d’évaluation annuelle ou bisannuelle, mais est-ce vraiment suffisant selon vous ? Pour assurer une rétroaction continue, cela doit être plus fréquent, et pourquoi pas aux 6 à 8 semaines ? Par manque de temps direz-vous ? En fait, sachez que ces rencontres n’ont pas à être préparées à l’avance ni complexes. Il s’agit de créer une relation et un canal de communication avec les gens qui collaborent avec vous, il sera plus facile de les connaître et de mettre en valeur leurs compétences et qualités par la suite.
Lors de ces rencontres, que l’on aime bien appeler « dialogue », vous échangez sur les activités des dernières semaines : ce qui va bien, ce qui va moins bien, les bons coups, les difficultés rencontrées; vous en profitez pour féliciter, encourager et surtout écouter. Ce moment privilégié entre gestionnaire et employé permet de créer une relation bâtie sur la confiance. Il n’est pas rare de constater les bénéfices d’une telle façon de faire autant sur la motivation des employés, que sur la productivité de l’entreprise. En effet, le gestionnaire connaît mieux ses ressources et est donc en mesure de les aider à s’améliorer en étant plus rapidement mis au courant des situations qui nécessitent son intervention, il est également en mesure de mieux déléguer et devient plus proactif dans les actions de l’entreprise. C’est une situation gagnante-gagnante.
- Célébrer les succès… et les échecs
Il est assez rare dans notre culture québécoise de valoriser les échecs. Un échec est encore trop souvent perçu comme une erreur et une faiblesse. Pourtant, les gens qui ont du succès sont pour la plupart passés par une série d’échecs, car ils ont pris des risques, ils ont tenté des choses qui n’ont pas toujours fonctionné et, surtout, ils ont pu apprendre et en tirer des leçons. C’est pourquoi nous vous encourageons à célébrer autant les succès que les échecs.
Vous pouvez vous y prendre de diverses façons : un petit déjeuner spécial tous ensemble, une pause avec gâteau, un après-midi de soccer, un 5 à 7 karaoké ! Ce ne sont pas les idées qui manquent. Allez-y en fonction des intérêts de votre équipe. Surtout, n’oubliez pas que le projet d’amélioration de distribution de courrier à l’interne vaut autant la peine d’être souligné que le projet de développement de plateforme d’achat en ligne qui a nécessité 1 an de travail et un investissement de 500 000 $. Vos employés apprécieront que leur travail soit reconnu, peu importe l’ampleur de ce dernier.
- Valoriser tous les employés
Dans la majorité des entreprises, certains postes ou individus sont davantage et naturellement mis en valeur en raison de la nature de leurs fonctions. Toutefois, il ne faut pas oublier que pour qu’une entreprise fonctionne, elle requiert le bon travail de l’ensemble de ses employés, même ceux qui œuvrent dans l’ombre. Par exemple, imaginez que vous arriviez au travail après une tempête de neige et de verglas et que personne n’ait pris la peine de déneiger et d’épandre du sel dans l’entrée ! L’employé, qui assure votre entrée en toute sécurité et qui vous évite peut-être de tomber et de vous blesser, offre un travail de support facilitant la vie de ses collègues et mérite tout autant d’être reconnu. Soulignez son apport face à leurs pairs et faites-lui savoir qu’il occupe une place importante dans l’entreprise.
- Les récompenses salariales
Il est faux de croire que ce qui motive le plus est l’aspect financier. Bien entendu, tout individu souhaite avoir un salaire juste et qui permet de couvrir ses besoins. Or la majorité des gens vont de loin préférer travailler dans un milieu où ils se sentent bien, reconnus et valorisés que dans un endroit qui offre de gros bonis, mais où la qualité de vie est médiocre.
Par contre, un programme de partage des bénéfices de l’entreprise peut être un très bon moyen de reconnaître le bon travail de vos employés en plus des autres points discutés précédemment. Il est important toutefois de mettre en place un système bien bâti, équitable pour tous et bien compris par tous. Appuyé d’autres tactiques et bien structuré, un système de rémunération incitative constitue une façon intéressante de remercier votre équipe de contribuer au succès de l’entreprise et peut agir comme motivation, mais il ne doit pas être le seul moyen utilisé pour reconnaître vos employés.
- Contribuer au développement de vos employés
Un dernier moyen de récompenser vos employés pourrait être de leur permettre de se développer. Vous pouvez leur offrir des formations bien ciblées, qui leur permettront de favoriser leur croissance et leur perfectionnement à court et long terme. Vous pouvez leur déléguer des responsabilités additionnelles qui mettent en valeur certaines compétences. Pourquoi ne pas leur permettre d’assister à un salon ou un congrès et leur offrir, au retour, de faire une brève présentation à l’ensemble de leurs collègues ? En fait, soyez à l’écoute des besoins de vos employés lors de vos dialogues et vous serez surpris de constater qu’ils ont envie d’en apprendre plus et de se développer, alors saisissez cette opportunité. Quel avantage extraordinaire pour votre entreprise de bénéficier de tout ce savoir !
En résumé, nous vous avons partagé quelques trucs que vous pouvez facilement mettre en place dans votre entreprise afin de devenir un levier de motivation pour vos employés. Les impacts seront indéniables sur leur satisfaction, leur plaisir au travail, leur valorisation et leur santé. Par ricochet, vous en constaterez les bienfaits pour votre entreprise, que ce soit sur la rétention des employés, la satisfaction des clients ou la productivité organisationnelle.
Dans un prochain article, nous traiterons de l’importance de responsabiliser les employés et de créer des relations de confiance afin d’avoir des impacts positifs sur votre entreprise.
Hélène Linteau et Marie-Claude Royer Doré
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Hélène Linteau a travaillé pendant plus de 15 ans en ressources humaines et santé et mieux-être au travail. Détentrice d’une maîtrise en management de l’Université Laval, elle a développé une expertise diversifiée en santé au travail, en développement organisationnel et en coaching de gestion. »
Marie-Claude Royer Doré est conseillère en management. Diplômée du MBA en management de l’Université Laval, elle accompagne les dirigeants et gestionnaires d’entreprises depuis près de 10 ans. En 2015, elle fonde DORÉ Conseils |M & C| dont la mission est d’accompagner les dirigeants et leur équipe de travail dans la mise en place de bonnes pratiques d’affaires favorisant le bien-être et la créativité pour une entreprise performante et des employés heureux.
[1] Brun, J.P., Lamontagne, S., Blais, C., Pageot, N., Mérineau, D. & Lépine, P. (2005). Coffret : La reconnaissance au travail. Québec, Québec : Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail.
[2] Forest, J., Dubreuil, P., Crevier-Braud, L., Girouard, S., Bergeron, É., “Miser sur les forces des employés pour améliorer le fonctionnement au travail”, Effectif, avril-mai 2011, pp. 22-25.
[3] Bordeleau, Nicole (2015). L’art de se réinventer. Québec: Les Éditions de l’Homme, 331 pages.